18 novembre 2021
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La formation… chez EKHO Institut

La formation d’adultes est un domaine d’activité qui, si on vise une efficience réelle et transférable au poste de travail, ne s’improvise pas.

Au delà des éléments “classiques” associés à la formation comme l’ingénierie pédagogique par objectif, chez EKHO nous avons à coeur de comprendre et d’agir sur les facteurs clés d’attention, de compréhension, de mémorisation, de motivation et de transférabilité au poste de nos apprenants.

 

Basée sur les dernières avancées en neurosciences, notre approche s’articule autour de 4 facteurs clés déterminants pour l’apprentissage chez l’adulte.

1.Une capacité attentionnelle limitée: 

Dans son ouvrage de référence “Système 1 Système 2 – Les deux vitesses de la pensée”, Daniel Kahneman, Prix Nobel d’économie 2002, développe sa théorie sur l’existence de deux systèmes de pensées mis en œuvre par notre cerveau, pour décider et agir, en fonction du contexte dans lequel il se trouve.

Cette théorie est fondamentale en matière d’apprentissage et d’attention.

Le système 1 est le siège du raisonnement et des activités automatiques.

Il fonctionne automatiquement et rapidement avec peu ou pas d’effort (donc peu de ressources énergétiques pour le cerveau) et sans sensation de maîtrise délibérée. Il est intuitif et impulsif. Même si le Système 2 exerce un contrôle sur ce que lui soumet le Système 1, nous verrons que ce dernier ne peut pas être débranché.

Le système 1 n’aime pas la complexité et l’ambiguïté. Il a tendance, souvent à partir des informations très sommaires dont il dispose, à réduire l’ambiguïté en se racontant des histoires afin de donner du sens à ses expériences.

Il régit un certain nombre d’activités automatiques, comme par exemple, celle qui consiste à résoudre des opérations simples telles que 2+2=4

Les capacités du système 1 comprennent les compétences innées ou instinctives qui nous ont été transmises, comme, par exemple, trouver dès la naissance le sein de la mère pour se nourrir, reconnaître des formes et des objets et, plus largement, percevoir le monde qui nous entoure.

D’autres activités deviennent rapides et automatiques à l’issue d’une longue pratique, d’un apprentissage, dans lequel nous devenons inconsciemment compétent et expert. Plus on se familiarise avec une tâche, moins elle est gourmande en énergie.

Lorsqu’aucune réponse ne peut être fournie par le Système 1 (que cette réponse intuitive soit étayée ou pas par de nombreuses expériences dans un contexte connu conférant une forme d’expertise inconsciente), nous passons souvent à une forme de pensée plus lente, plus consciente, plus énergivore s’appuyant sur le Système 2.

Le système 2 est le siège du raisonnement réfléchi.

Il fonctionne à la demande (sur les activités mentales contraignantes qui le nécessitent) et exige de la concentration et de l’effort. Son fonctionnement est lent et conscient (et donc mobilisateur de beaucoup d’énergie). Il est capable de raisonner et est prudent, mais il est paresseux chez certaines personnes.

Le système 2 est le seul capable d’ordonner les idées en différentes étapes d’un process structuré.

Les fonctions du système 2 ont un trait commun : toutes nécessitent de l’attention et sont interrompues si cette attention est attirée ailleurs (il est donc impossible de mener de front deux activités sollicitant le système 2 comme rechercher « Ou est Charlie ? » sur une planche de bande dessinée et répondre à une question du Trivial Pursuit en même temps, par exemple).

C’est le système 2 qui doit être mobilisé pour résoudre une opération telle que 21X47.

Toutes les activités nécessitant de l’attention puisent au même “réservoir”. Celui-ci étant limité nous devons en  allouer le contenu à diverses activités susceptibles de le solliciter. Les activités qui impliquent des efforts interfèrent les unes avec les autres, de sorte que, par exemple, certaines décisions prises en fin de journée ne soient pas des plus pertinentes (Note : juges en Israël).

En résumé: notre cerveau ne dispose pas des capacités cognitives pour réaliser deux tâches à la fois, sauf à être en mode “automatique” sur l’une d’entre elles (par exemple: écouter de la musique en conduisant). De la même façon, notre capacité attentionnelle, envisagée comme un réservoir au sein duquel viennent puiser les tâches demandant un effort de concentration, se vide quotidiennement.

2. Une capacité de mémorisation immédiate restreinte

Nous disposons de plusieurs types de mémoires, dont une mémoire à court terme et une mémoire à long terme. La première est capable de traiter un nombre restreint d’informations et ce, pendant quelques secondes.

Miller, en 1956 décrivait le nombre magique de 7 +/- 2 informations, comme étant décrit le nombre d’informations stockées dans notre mémoire à court terme. Note: depuis ce nombre a été potentiellement contesté par une étude au profit de 5 +/-2 (Farrington, 2011).

Si, par exemple, on vous demande de mémoriser une série de 10 chiffres, il est fort probable que vous ne vous souveniez que de 5 à 9 chiffres (Note: Si l’information est regroupée, la quantité d’éléments que nous pouvons mémoriser augmente. Par exemple, au moment de mémoriser un numéro de téléphone, nous pouvons regrouper les numéros par deux ou trois)

Notre mémoire à court-terme peut retenir l’information jusqu’à 30 secondes. Cependant, nous pouvons allonger la durée que l’information se trouve dans notre mémoire à court terme si nous répétons sans nous arrêter cette dernière ou si nous lui donnons un sens.

La Mémoire à court-terme agit comme une des portes d’accès à la mémoire à long terme, ou comme un « entrepôt » qui nous permet de retenir des informations dont nous n’aurons pas besoin dans le futur, mais dont nous avons besoin à ce moment précis.

En résumé: notre mémoire à court terme n’est capable de stocker qu’un nombre restreint d’informations (7 +/- 2) pendant un temps limité (de l’ordre de 30 secondes)

3. Une mémoire à long terme siège des apprentissages devenus automatiques

La mémoire à long terme est le lieu des apprentissages automatiques rendus possibles par la répétition et l’entraînement. La répétition permet de transférer, progressivement, l’information captée par le conscient vers des réseaux neuronaux non conscients de la mémoire à long terme.

Les processus de généralisation permettent de réaliser des apprentissages suivant les 4 phases bien connues que sont l’incompétence inconsciente, l’incompétence consciente, la compétence consciente et la compétence inconsciente. Le rôle du formateur est alors d’accompagner l’apprenant pour qu’il puisse passer du stade “je ne sais pas que je ne sais pas” au stade “je ne sais plus que je sais” caractérisant la compétence inconsciente (avec des aller-retours utiles entre compétence inconsciente et compétence consciente).

En résumé: notre mémoire à long terme stocke les informations transformées en apprentissages par l’entraînement et la répétition.

4. Un engagement actif et l’apprentissage par l’erreur

S’engager personnellement favorise l’apprentissage.

L’engagement est un processus qui peut prendre plusieurs formes: engagement de soi à soi ou engagement vis à vis du groupe de pairs d’apprenants. Nos comportements ont une influence sur notre engagement et le simple fait de signer une charte ou un questionnaire pré-formation montrent un engagement plus important des apprenants dans la formation.

S’engager en public est, également, un outil puissant. Enfin, la co-construction de contenus, de séquences, d’évaluations… favorise, par activation de l’effet IKEA (note) l’engagement individuel.

Pour pouvoir pleinement être acteur de ses propres apprentissages, il est indispensable que le formateur pose un cadre protecteur de l’individu et du groupe: bienveillance, non jugement, écoute active, confidentialité et droit à l’erreur en sont les fondements.

L’apprentissage s’effectue par itérations successives sur la base de prédictions validées ou invalidées par du feed-back qui donne, éventuellement lieu, à des corrections.

En résumé: apprendre c’est s’engager activement dans un processus en 3 phases (prédiction/feedback/correction). Le droit à l’erreur doit être toléré et même encouragé.

La formation, en pratique, chez EKHO Institut:

 

 

Afin de prendre en compte les 4 facteurs clés pré-cités, les formateurs EKHO Institut :

  • Engagent les apprenants à leur demandant, au démarrage de la formation, ce qu’ils sont venus chercher et avec quoi ils ont envie de repartir
  • Favorisent les courtes séquences d’apprentissage en tenant compte de la capacité attentionnelle décroissante des apprenants sur une journée de formation
  • Simplifient, minimisent et vulgarisent au maximum les apports théoriques
  • Synthétisent les apports en fin de journée et en début de journée suivante (back-track)
  • Créent des routines et des automatismes par l’entraînement et la répétition
  • Posent le cadre adapté pour apprendre: bienveillance, non jugement, écoute active, confidentialité et droit à l’erreur
  • Favorisent l’engagement actif par différents processus pédagogiques comme le travail en binôme/sous-groupe, la co-construction, le partage des plans d’actions individuels de progrès avec le groupe de pairs…

Au delà des ces éléments, EKHO Institut intègre dans son approche les conditions psychologiques qui favorisent l’apprentissage en :

  • Mettant en évidence le sens et la finalité des apprentissages: le besoin de cognition est un élément fondamental de l’apprentissage. Les élèves qui ont des difficultés dans certaines matières comme les mathématiques, par exemple, en font quotidiennement les frais. “A quoi cela va-t-il me servir d’apprendre ça?”… c’est une question centrale à laquelle il faut apporter des réponses ou permettre aux apprenants de trouver leurs propres réponses. En mettant en évidence le sens, on relie les apprentissages considérés comme des objectifs à quelque chose de plus grand comme des buts et au-delà, une finalité (“en quoi que j’apprends aujourd’hui me permettra d’être plus, d’avoir plus, de faire plus…?”). Chaque fois que l’apprenant doutera de sa faculté d’apprendre, il pourra se sentir relié au “pour quoi” il fait tout ça et ainsi, retrouver,sa motivation.
  • Découpant des objectifs lointains et larges en petits objectifs motivants: Vous savez comment manger un éléphant?… une bouchée après l’autre! Tout peut s’apprendre, sous réserve, d’être capable de découper un objectif large et lointain en de petits objectifs facilement atteignables
  • Incluant la dimension émotionnelle et affective dans ses formations: nous sommes des êtres d’émotion. Nous prenons en compte l’état émotionnel de nos apprenants tout au long de la journée de formation (météo des émotions). Nous créons des pics positifs dans l’expérience de nos apprenants et terminons nos formations par un pic positif marquant (peak-end rule). Nous associons certains apprentissages clés avec des émotions spécifiques.
  • Aménageant un espace et un environnement adapté: le lieu et le cadre dans lesquels se déroule une formation sont très importants. Chez EKHO Institut, l’environnement de formation permet aux apprenants de s’approprier et d’occuper l’espace afin de mieux collaborer et de créer les conditions nécessaires à l’émergence de l’intelligence collective.

Si vous êtes manager ou dirigeant d’entreprise et que vous souhaitez vous former, vous-mêmes ou vos collaborateurs, vous êtes libres de nous contacter pour que nous puissions étudier ensemble votre projet.

Retrouvez, bientôt, sur notre site, notre calendrier de formations interentreprises 2022.

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